Autant l’Halloween revêt un aspect ludique, autant elle adopte un côté macabre avec ses fantômes, ses cercueils et ses noires sorcières. Heureusement, la citrouille ajoute une note gaie avec sa pimpante teinte orangée. Mais d’où vient cette tradition d’éclairer et de décorer la cucurbitacée pour la fête? Ces pages retracent le parcours de la généreuse courge. Elles dévoilent également de belles mises en scène
où la citrouille trône en vedette.

Il y a bien des décennies que la citrouille prend la forme d’un fascinant lampion le soir du 31 octobre. En fait, elle est même l’héritière d’une longue tradition inspirée par la légende de Jack-O-Lantern. Un personnage que les générations se racontent afin que le récit vive encore longtemps.

Un personnage mythique, un lampion magique
Selon la légende, un Irlandais du nom de Jack était réputé pour être un ivrogne, un grippe-sou et un menteur. Un soir qu’il aurait particulièrement arrosé la fête de la veille de la Toussaint, le Diable lui apparut pour réclamer son âme. Refusant de la lui donner, Jack pactisa avec le Diable sans tenir parole. Il en fut ainsi à quelques reprises. À sa mort, il se vit donc refuser l’entrée du paradis et de l’enfer. Ne trouvant nulle part où aller, il fut condamné à errer dans les limbes.

En désespoir de cause, il tenta de marchander une dernière fois avec l’ange des ténèbres. Cependant, il ne réussit à obtenir de sa part qu’un morceau de charbon ardent pour éclairer son chemin. Il l’inséra dans un navet creusé, ce qui donna naissance à la célèbre lanterne.

Beaucoup plus tard, les descendants des Irlandais émigrés aux États-Unis eurent l’ingénieuse idée de façonner la lanterne à partir d’une citrouille au lieu du navet. D’emblée, tous adoptèrent la
nouvelle formule.

Aujourd’hui, la fibre artistique incite de nombreuses personnes à réinventer la citrouille, version lampion. Ainsi, on la peint. On la sculpte. On la métamorphose en contenant et encore. Ce guide en fait d’ailleurs une large démonstration.

À réveiller les morts
Pour connaître les vraies origines de la fête de l’Halloween, il faut toutefois remonter beaucoup plus loin que la tradition des légumes sculptés en lanternes. On raconte qu’il y a plus de 2 500 ans, les âmes se confondaient aux vivants durant la nuit de Samhain, une fête sacrée chez les Celtes. Rappelons que ce peuple habitait l’Angleterre et le Nord de la France.

Une fenêtre entrouverte, une assiette supplémentaire déposée sur la table, une lanterne à la porte devenaient autant de façons de souhaiter la bienvenue aux visiteurs de l’autre monde et d’apaiser leur esprit.

Cette nuit du 31 octobre au 1er novembre marquait à la fois le Nouvel An celte et la fin des moissons , Samhain signifiant fin de l’année. En cette période, les gens engrangeaient la nourriture et rentraient les troupeaux. Le soleil sur son déclin les forçait à vivre davantage à la lueur du feu de foyer.

Bien qu’il demeure difficile de rapporter des faits exacts au sujet d’une fête aussi lointaine, il semble que tous les foyers étaient éteints durant la nuit de Samhain. Ils étaient ensuite ravivés avec des braises provenant du feu allumé par les druides.

Certains relatent même que les premiers navets creusés en guise de lanternes apparurent à cette époque. Les navets auraient alors servi à transporter la braise du feu jusqu’aux chaumières. Est-ce la vérité ou des dires pour brouiller les cartes ? Nul ne le sait vraiment.

Néanmoins, cette fête païenne a traversé le temps, en perdant quelque peu de son esprit, pour devenir Halloween. Le mot Halloween viendrait de l’expression anglaise « All Hallows Even » signifiant la veille de tous les saints ou Toussaint.

Selon l’histoire, le pape Grégoire III fut celui qui inséra la fête de Sahmain dans le calendrier catholique. Grégoire IV qui lui succéda, décida pour sa part de célébrer tous les saints le premier jour de novembre.

De Samhain à Halloween
Depuis ses balbutiements, la fête a fort évolué. Si certains déplorent l’aspect commercial de la fête actuelle, il n’en demeure pas moins qu’un grand charme s’exerce lorsque les enfants costumés sillonnent les rues.

Peu importe qu’ils soient camouflés sous un habit de héros de films ou un déguisement des plus monstrueux, ces petits visiteurs exigeant leur rançon de bonbons sont grandement attendus dans bien des résidences.

Eh oui, l’Halloween a bien changé. Mais, la magie opère toujours dans la mesure où vous laissez aux petits cet immense plaisir de vous effrayer du haut de leurs quatre ou cinq ans.